Sarah Brey
Dans un café convivial à Strasbourg, Sarah Brey s’est livrée sur son parcours. À 22 ans, elle travaille en tant que vendeuse en magasin après avoir poursuivi des études pour devenir professeur d’anglais. Découverte d’une jeune femme pétillante, courageuse et inspirante qui a fait de son parcours pas comme les autres, une identité bien à elle.
Rester soi-même. Si Sarah ne devait exprimer qu’une seule idée, ce serait celle-là. Tout au long de son parcours universitaire, elle avait pour objectif de s’écouter et de faire ce qui lui plaisait. Après une licence en langues, littératures et civilisations étrangères, elle débute un master MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) Anglais à Strasbourg. Le diplôme est réputé et lui convient parfaitement pour préparer son concours et devenir enseignante. Durant la formation, elle a pu avoir des expériences professionnelles concrètes en effectuant des stages qui lui donneront envie de s’investir à fond. Enseigner, c’est une passion « ces stages, ce n’était que des bons moments, j’ai adoré ce que j’ai fait. De voir les élèves qui ont une étincelle quand on arrive à leur faire passer quelque chose ou qu’ils changent d’avis sur la matière qu’on enseigne, c’est le plus important». C’est cette transmission à autrui qu’elle gardera lorsqu’elle décidera de se réorienter en vente.
Partir du jour au lendemain ? Pas tout à fait
Au fur et à mesure qu’elle avançait dans son master, Sarah s’est rendue compte d’un certain nombre de points qui allaient à l’encontre de ses objectifs professionnels : « Nous avions des cours assez redondants parfois, mais surtout la charge de travail était difficile. Je suis très perfectionniste. Tous les niveaux de classe doivent être préparés à l’avance, il faut bien organiser son cours. Cela demande des heures et des heures pour un cours et ce n’était jamais assez parfait pour moi. Je n’avais plus de vie, pas d’horaires ». Pourtant, le côté relationnel avec les élèves était quelque chose qu’elle ne voulait pas abandonner, mais le besoin de trouver un cadre plus stable où elle pourrait s’épanouir a surpassé le reste. Après avoir mûrement réfléchi et pesé le pour et le contre, c’est vers la vente qu’elle se dirige et elle ne s’attendait pas à ce qu’elle allait y trouver.
Être atypique, être soi-même
Avec ses premières expériences en vente, Sarah s’est découverte totalement. Son rôle lui permet de se sentir utile : « c’est la première fois où je suis vraiment moi-même. Je suis détendue malgré la charge de travail, je vais au-delà de ce que l’on me demande ». Le cadre que lui apporte son métier lui donne l’équilibre qui lui manquait. Néanmoins, elle ne regrette en rien son parcours et ses expériences vécues en MEEF. Lorsqu’elle aborde le sujet, elle est très claire : « je referais la même chose, je referais ma licence, je reraterais le concours car c’est ce qui fait de moi la personne que je suis aujourd’hui ». Même lorsque certains employeurs dubitatifs lui demandent si elle n’a pas l’impression de se rabaisser en exerçant un métier qui ne demande pas d’avoir son diplôme, elle répond très justement : « je ne trouve pas du tout, je ne suis pas au-dessus parce que j’ai des études, je suis pareille que les autres. Je suis heureuse et je fais ce qu’il me plaît : travailler en donnant un petit rayon de lumière aux gens ».