Mamadou Diouf
Assistant de pôle animation de réseau dans le Collectif Humanis, Mamadou a un long parcours scolaire. Du Sénégal à la France, il détient une sérénité à toute épreuve.
Originaire du Sénégal, Mamadou enseigne dans une école élémentaire puis au lycée. Ayant la volonté d’enseigner à la faculté, il arrive à Strasbourg en 2007 pour démarrer en 3ème année de licence à la faculté des sciences de l’éducation. « Je suis arrivé le 27 novembre. Les cours du premier semestre étaient terminés donc j’ai commencé la fac avec les examens. J’ai travaillé dur avec les cours que j’ai récupérés. J’ai seulement eu l’anglais au rattrapage. 20 ans sans anglais ne se rattrapent pas facilement ! ». Finalement, en mai 2016, il valide son doctorat en sciences de l’éducation.
Un parcours professionnel riche
Parallèlement à ses études, Mamadou travaille dans un restaurant universitaire et dans une bibliothèque du campus pour financer son quotidien. Toutefois après le doctorat, aucun poste de chercheur n’est disponible. Une longue période de chômage s’impose alors à lui ; il doit revoir ses objectifs. Après presque 1 an de recherches, le Collectif Humanis est le premier à répondre positivement à sa demande d’emploi. Dès avril 2017, le doctorant anime à temps partiel le réseau, l’informatique, la communication et la logistique dans le pôle éducation citoyenne et solidarité internationale. Depuis octobre 2017, Mamadou est assistant de pôle animation de réseau dans ce Collectif. Il coordonne les activités et les événements des associations regroupées dans le Collectif.
« Un diplôme sert toujours même si on n’est pas recruté par ces compétences »
Le doctorat est l’élément déterminant dans la rapide promotion de Mamadou au poste d’assistant de pôle. Il affirme que ce diplôme lui a servi : « la conjoncture actuelle demande d’entrer en bas de l’échelle car ce n’est pas facile d’être recruté avec le profil qu’on a ». D’après lui, l’important est de faire valoriser ses diplômes et ses compétences une fois dans l’entreprise. Il ne faut donc pas se mettre dans l’idée qu’on aura un travail conforme au diplôme acquis dès le départ. Cela est de plus en plus difficile. Il faut être mobile, accepter d’être recruté avec un profil inférieur au niveau de diplôme pour intégrer la structure. « Le doctorat est souvent inconnu, c’est plutôt le statut d’ingénieur qui est reconnu. On pense que le doctorat amène uniquement à enseigner » déclare-t-il.
S’enrichir de son expérience
À 51 ans, Mamadou est heureux de son parcours. Être enseignant lui a permis de transmettre un savoir, un savoir-faire et un savoir-être, mais aussi de prendre l’habitude d’être en contact avec un public. Le doctorat lui a enseigné le recul suffisant pour « remédier aux problèmes » de la vie. Dans le Collectif Humanis, Mamadou s’appuie sur l’entraide, l’empathie, l’écoute, la disponibilité et la rigueur. Il insiste sur la nécessité d’avoir une « très bonne organisation » et de « se mettre à la place des autres pour les comprendre ». Ce parcours « très long mais passionnant » lui a permis d’acquérir des compétences, de beaucoup apprendre et d’apprendre de tout. Il reste toutefois aux aguets d’une place dans le monde de la recherche : « ce n’est jamais fini, je réfléchis tout le temps ! »