Passionné par les possibilités d’aménagements du territoire et la sauvegarde du patrimoine, Anthony Koenig est aujourd’hui Chef de projet Urbanisme en charge de la revitalisation du centre-bourg de Joinville en Haute Marne.
Un réel goût pour la géographie
Déjà au lycée, Anthony cultivait un intérêt pour la géographie au sens général : civilisation, culture, économie… mais pensait que pour travailler dans l’urbanisme, il fallait passer par l’architecture. Hésitant entre beaux-arts, architecture et patrimoine, c’est lors d’un salon d’orientation qu’il découvre la dimension aménagement des études de géographie à l’université. C’est à Metz qu’il obtient le DEUG puis la licence Géographie mention Aménagement. Engagé depuis plusieurs années dans de nombreuses associations de sauvegarde du patrimoine, c’est tout naturellement qu’il se dirige vers le master Géographie spécialité DEMETERR (Développement, métropolisation, territoires transfrontaliers).
De sa formation, Anthony garde de bons souvenirs et se remémore avec plaisir l’aspect concret de ces enseignements : « beaucoup de sorties de terrain, on était amenés à observer les territoires, aussi bien la nature physique que la nature de l’occupation humaine et ses conséquences… la richesse de tous ces regards croisés ». Selon lui, les enseignants n’hésitaient pas à « heurter » les étudiants pour les pousser à la réflexion : « regardez de manière critique et intelligente l’environnement qui vous entoure et questionnez-vous sur votre comportement, quelles conséquences il peut avoir sur l’environnement, est ce que je peux le changer, en partie ou tout ? ».
Tout au long de son parcours universitaire, Anthony a été initié au travail collaboratif par le biais de projets d’équipes sur les secteurs de la ville de Metz.
Le stage comme tremplin pour l’emploi
Lors de sa 2ème année de master il trouve un stage de 6 mois à l’ARIM Lorraine (Association pour la Restauration Immobilière) avec des perspectives d’emploi où il apprend à manipuler tous les outils opérationnels, financiers et sociaux.
A l’issue de ce stage, il obtient son diplôme et débute effectivement sa carrière dans cette même structure pour élaborer la stratégie spécifique du secteur sauvegardé de Neufchâteau, pendant 4 ans.
« Comme c’était mon 1er emploi, je décide d’aller voir ce qui peut être proposé ailleurs » et trouve une opportunité au Conseil Régional de Lorraine où il devient Responsable de la cellule Etude et Planification avec des missions de prospection territoriale.
Souhaitant être davantage sur le terrain, il postule et est retenu pour le poste de Chef de projet Urbanisme pour la ville de Joinville en Haute Marne. Il collabore désormais avec de nombreux partenaires de la rénovation de l’habitat et des espaces publics et s’épanouit dans ses missions de réhabilitation de bâti ancien, « un travail concret et opérationnel ».
« Le fil conducteur entre mes études et ma carrière est la volonté de pouvoir agir » Tenter de faire bouger les lignes, essayer de nouvelles choses, convaincre les différents acteurs pour faire émerger des projets qui semblaient irréalisables, telles sont aujourd’hui les motivations d’Anthony.
A propos de compétences
Quand on l’interroge sur les compétences nécessaires à ce métier, Anthony met tout de suite en avant le relationnel : « La moitié du travail, ce n’est pas de l’aménagement pur, c’est du relationnel. On peut débloquer des tas de situations rien qu’avec du relationnel ». Son engagement associatif de longue date lui apporte également une légitimité et une reconnaissance de ses concitoyens dans son domaine, ce qui contribue à créer du lien.
La maitrise de compétences techniques est aussi un point essentiel « il faut savoir exactement de quoi on parle, techniquement, pour pouvoir convaincre ». Enfin la méthodologie, base essentielle inculquée lors de sa formation à l’université, reste quelque chose de décisif pour pouvoir mener un projet à bien.
Réellement passionné par ce qu’il fait, il aspire à être un professionnel confirmé dans les années à venir sur ces enjeux de revitalisation des centres anciens, de vision sur les paysages et de fonctionnement des territoires, sans négliger pour autant son rôle d’acteur associatif.
Rien de tel que le Réseau
« Sachez cultiver votre réseau, des étudiants de votre formation jusqu’aux acteurs de votre environnement professionnel, ne négligez pas l’aspect humain. Un réseau ça se cultive avec le contact humain direct ». Les réseaux sociaux numériques habituels ne font pas le poids face aux véritables relations humaines.
Un deuxième conseil spécifique à cette branche d’activité, selon Anthony, serait : « N’ayez pas peur du rural ». De nombreux postes sont disponibles dans les petites communes contrairement aux grandes villes. Même à court terme, cela permet de cumuler des expériences toujours utiles pour faire avancer sa carrière.