William Rouchy
Bonjour, je me présente !
“ Je suis ergonome. J’ai un parcours en deux temps. J’ai d’abord effectué un DEUG de biologie à l’UPS et je me suis arrêté en cours de licence car je devais partir en service militaire. A la fin de mon service, j’ai fait le choix de partir trois ans à l’étranger (en Irlande) où j’ai fait principalement de la musique. C’est à mon retour en France que j’ai intégré un service de médecine du travail avant de d’obtenir le master d’ergonomie en 2013« .
Avant et après ma formation... Quelles raisons ? Quelles motivations ?
« Avec les nouvelles réformes et le nouveau contexte dans ce secteur qui demandait une certaine pluridisciplinarité en complément des médecins du travail, j’ai effectué une licence professionnelle « évaluation et gestion des risques professionnels » au CNAM de Paris. J’exerçais en tant que préventeur des risques professionnels mais nous avions de plus en plus de demande en ergonomie. Compte-tenu de ces nouvelles demandes, je me suis renseigné sur le métier d’ergonome avant de demander à mon employeur la possibilité de faire le master d’ergonomie. Etre intervenant en prévention des risques ça veut à la fois tout dire et rien dire. J’avais un réel intérêt pour l’ergonomie et les remaniements du contexte professionnel m’ont permis de saisir cette opportunité. Ça me permettait d’obtenir une certaine reconnaissance grâce au diplôme mais surtout de me sentir légitime à mon poste« .
Le souvenir de ma formation.
« Celle-ci, c’était pour moi une formation très enrichissante. Les enseignants-chercheurs m’ont beaucoup apporté et puis j’ai pu découvrir les labos et la recherche. D’un autre côté c’était difficile car ma formation était couplée à ma vie professionnelle. Néanmoins, je me suis constitué un réseau professionnel car je suis en contact avec d’anciens diplômés et j’interviens en tant qu’enseignant vacataire dans cette formation« .
Mon arrivée sur mon poste actuel... du pur hasard !
« J’ai fait les petites annonces et j’ai trouvé un emploi d’assistant médical. Compte tenu des réformes, des nouveaux textes de loi et des décrets d’application les missions de la structure ont évolué et ils m’ont proposé de faire la licence professionnelle du CNAM dans l’évaluation et la gestion des risques professionnels. Et au fur et à mesure des remaniements dans le secteur j’ai évolué jusqu’au poste d’ergonome ».
Les atouts de mon diplôme pour obtenir mon poste.
« Oui tout à fait, mon diplôme était indispensable. Déjà par rapport au socle de compétences du titre européen auquel ce master répond parfaitement. Il est pluridimensionnel avec une approche systémique et globale. Il se situe au carrefour de disciplines totalement différentes. De plus il y a une vraie reconnaissance par les pairs, ce qui m’apporte un sentiment d’appartenance et de légitimité ».
La passion dans mon métier...
« Je dirais que ce qui me passionne en premier lieu ce sont les enjeux. Il faut à la fois améliorer les conditions de travail des salariés et donc leur bien-être, tout en améliorant les performances de l’entreprise. Il faut donc allier intervention de terrain et vision stratégique. Deuxièmement le sentiment d’utilité parce que je contribue à maintenir une certaine cohésion. Troisièmement, on intervient pour un énorme panel d’entreprise de tous secteurs d’activités. Enfin, chaque intervention est différente mais l’humain reste toujours au centre des interventions ».
On parle de compétences.
«Au-delà des compétences liées au titre d’ergonome, il faut vraiment aimer le contact humain. Notre intervention se situe à deux niveaux. Il faut mener un accompagnement tout en respectant l’équidistance entre les salariés et l’employeur. Il faut également savoir faire preuve de persuasion pour faire adhérer les deux parties à la démarche tout en restant dans une logique de co-construction. Il est indispensable de savoir transformer la commande en demande pour bien comprendre à la fois le contexte, le besoin et les enjeux afin de proposer une intervention qui débouche sur une transformation des situations de travail».
Ma vie dans 5 - 10 ans...
« Je ne sais pas. C’est parfois usant et on attend beaucoup de vous. Il y a parfois des échecs et des déceptions. Peut-être travailler plus sur des projets à un niveau plus « macro » ; sur les aspects méthodologiques pour développer des outils. Etre moins sur le terrain mais plutôt piloter des projets ».
Mon conseil aux futurs diplômés.
« Ne pas accepter une demande telle qu’elle. Il faut toujours prendre le temps de l’analyse et de la reformulation de la demande. Il faut tenir compte des différents contextes dans lesquels s’inscrit l’entreprise (politique, sociétal, institutionnel, social, etc.) pour connaitre notre marge de manœuvre. Il est important de rester maître de son intervention et ne pas hésiter à remettre la demande qui nous est faite en question ».